Le monde judiciaire congolais est en émoi depuis l’annonce, jeudi dernier, de la nomination/affectation de nouveaux magistrats dans certaines juridictions des cours d’appel. En émoi à cause de son auteur et des titres dont il s’est affublés pour ce faire.
C’est, en effet, Muloko, Procureur général près la Cour constitutionnelle qui a signé ces nominations sous les qualités de Président de cette haute cour ainsi que du Conseil supérieur de la magistrature. L’on sait pourtant que depuis la démission du Président Lwamba Bindu pour raison de santé, l’intérim à la tête de la Cour constitutionnelle est assuré par Évariste Prince Funga en raison de sa préséance. Pour sa part, et dans le même ordre, Mukolo assure la présidence du CSM.
Les spécialistes du domaine, dont le professeur Eddy Tshimanga de l’Unikin qui s’est exprimé sur son compte Facebook, il s’agit là d’une usurpation de fonction et d’un faux en écritures. Officier du Ministère public et Magistrat de Parquet, le PG Mukolo s’est, en effet, autoproclamé juge et magistrat de siège tout en se prévalant d’une ordonnance d’investiture de 2018 qui se rapporte à l’investiture, du Président Benoît Lwamba Bindu. À la date de cette investiture, rappelle-t-on, Mukolo venait à peine d’être nommé Avocat général.
On renseigne, par ailleurs, que son intérim à la tête du CSM ne fait pas de lui automatiquement Président intérimaire de ‘a Cour constitutionnelle.
Un appel est lancé au Chef de l’État, garant du bon fonctionnement des institutions, pour remettre l’ordre dans cette situation. Félix Tshisekedi est aussi prié d’aider les juges de la Cour constitutionnelle à élire un nouveau Président. L’État de droit est aussi à ce prix.
JEK